LE CLOCHER

Histoires de cloches…

« D’après certains documents, il date du XVIIe siècle ; il serait donc contemporain de la chapelle de la Sainte Vierge (1641).
Sa robuste tour carré a environ treize mètres de haut et un peu plus de six mètres de coté. Ses murs ont une épaisseur de 1m40 au niveau du pavé de l’église et près d’un mètre à leur sommet.
Le dôme et son clocheton ont une hauteur sensiblement égale à celle de la tour.
L’espèce de cube qui relie clocheton et dôme, servait autrefois de logement à une cloche dont on voit encore les supports. C’est un indice qu’il fut un temps où l’église de Sauviat possédait trois cloches.
D’ailleurs on lit ce qui suit sur le registre paroissial de 1740 : « le 31 juillet 1740, par la permission de M. le Vicaire général de Monseigneur le Révérendissime Evêque de Limoges, a été bénite une troisième cloche dont M. Charles Bourdicaud, baron d’Auriat a été le parrain et demoiselle Elizabeth Dulerys, demoiselle de Sauviat a été la marraine, à laquelle cérémonie Mme de Sauviat, la jeune, a tenu la place en l’absence de sa tante lesquels ont signé : Marie de Péramon. D’Auriac de St-Prié.
Cette cloche n’existe plus.
Des deux plus anciennes qu’elle, la plus grosse était celle datant de 1732 et que nous avons été obligés de faire refondre en 1954. Elle mesurait 1m. 044 de diamètre, pesait 618 kilos et sonnait le « fa dièse ».
Elle portait l’inscription suivante, en français :
« Ste MARIE PRIE POUR NOUS. St MARTIN St ANTOINE, PRIEZ POUR NOUS. JE CONVOQUE TOUS LES ETATS. JE PLEURE LES MORTS. JE DISSIPE LES TEMPESTES.J’AI ETE BENI PAR Msir LEONARD DE LAFOND Pre CURE DE SAUVIAT, ASSISTE DE GUY DE LA CHASSAIGNE, VICAIRE _ Mre CLAUDE DU LERIX Sre DE CLAUVEIX PARAIN, DAMILLE JEANNE DU LERIX DE PEYRAMOND MARAINE. FAITE PAR JEAN LE BRUN EN 1732. »
575 kilos du bronze refondu de cette cloche, furent utilisés par la maison Bollée d’Orléans, pour fabriquer _ selon sa technique _ celle qui, on s’en souvient, fut bénite le 24 octobre 1954, par Monseigneur l’Evêque de Limoges lui-même.
Si cette nouvelle cloche résiste longtemps à l’épreuve des ans, un éventuel chroniqueur local pourra lire facilement sur elle, plus tard, les raisons de sa présence, la date de sa bénédiction et le nom de Marie-Françoise qui lui a été donné.
Il y trouvera aussi les noms de l’Evêque, du curé, du maire, du parrain, de la marraine, du fondeur.
Il apprendra, enfin, que le choix de la marraine fut fait en souvenir de ses ancêtres. Dulérys, et que le parrain fut désigné pour être, en la circonstance, le représentant et le délégué de tous les paroissiens de Sauviat, dont les offrandes furent suffisantes pour la fonte, la mise en place et même l’électrification de Marie Françoise. »

Etude de l’Abbé BIOSSAC.