L’église Saint-Martin de Tours a été édifiée au XIIIe siècle (inscrite MH en 1986). Elle présente un plan à nef unique et dont le chevet plat est percé de trois baies. Au XVIIe siècle la construction au sud, d’une chapelle éclairée par un vitrail moderne de F. Chigot, et d’ un clocher massif carré à l’ouest en modifie l’aspect. Ce dernier couvert d’un toit à l’impériale, en ardoise, se termine par une flèche polygonale. Près de l’entrée, côté nord, on aperçoit au pied d’un enfeu une pierre tombale ornée d’une croix pâtée et d’entraves de prisonniers, symbole de saint Léonard. La place de l’église, aménagée avec soin autour de sa fontaine (datant du début du XVIIème siècle), met en valeur les belles maisons de granit qui la bordent. Ce même bâti de pierre traditionnel se retrouve dans les villages et les fermes de la campagne environnante.
La revue des Monuments Historiques en Limousin de 1985/1995 parle de cette église :
« L’église de Sauviat est un édifice à vaisseau unique à chevet plat, sur lequel ont été greffés postérieurement une chapelle latérale au sud et un clocher à l’ouest.
Peut-être une église plus ancienne a-t-elle été quelque peu agrandie à l’est vers 1200, ce qui expliquerait la disposition inhabituelle des contreforts enveloppants qui s’élèvent au nu des murs gouttereaux. Ces contreforts encadrent un triplet de fenêtres d’égale hauteur, selon un dessin rare : on remarquera toutefois que la fenêtre centrale est couverte d’un arc monolithe et que les deux fenêtres latérales le sont d’un linteau échancré en arc.
La grosse tour-clocher, coiffée d’un toit en pavillon que couronne une flèche octogonale essentée d’ardoises, est curieusement inaccessible de l’extérieur. Elle paraît dater du XVIIe siècle, notamment l’enfeu muré dans la façade nord, et surtout la chapelle latérale sud dont la croisée de fines ogives moulurées d’un tore à listel, datée à la clef de 1641, est un intéressant témoignage de la perpétuation des traditions de construction. »
Histoire du coq (par l’Abbé Biossac, curé de Sauviat de 1944 à 1998) :
Le coq en bronze, d’un poids de 7kg, installé au faîte du clocher en 1725, date gravée dans le métal, n’offrant peut-être qu’une prise au vent insuffisante, s’était vu adjoindre un « drapeau » découpé dans le métal, dont la hampe, à la base, était soudée sur la tête du coq. Pour éviter tout déséquilibre, on avait ajouté, à l’opposé, un contrepoids : une clochette suspendue à un étrier accroché à la retombée du panache de la queue (poids 210g ; circonférence 0,20m). Le tintement de la clochette devait prévenir les paroissiens de la violence du vent. Ces deux adjonctions inhabituelles donnent encore au coq de Sauviat un aspect insolite et pittoresque. A la fin du mois de mars 1992, une forte rafale provoqua la chute de la clochette retrouvée sans son battant dans le jardin du presbytère, déposée ensuite à la mairie dans l’attente d’une circonstance propice à une nouvelle installation.
Outre la date 1725, celle de1885 atteste d’une importante réparation faite au clocher. Suivent les noms du maçons, du charpentier et du menuisier appelés à intervenir : Chaumeny, Matounin (lettre M inversée), Desautard. Sur la clochette est gravé le nom de Liraud, forgeron à Sauviat de 1863 à 1904, qui avait confectionné et installé le drapeau-girouette sur la tête du coq et la sonnette. A la dépose, on a relevé quatre impacts sur la girouette, exploit de certains chasseurs prenant parfois le coq pour cible.
Les archives de l’église de Sauviat ont conservé deux factures des travaux entrepris en 1885. La première datée du 27 septembre 1885, établie et signée par Eugène Chaumeny, est le « compte pour les réparations de la toiture de l’église, du presbytère, de la sacristie et de l’hangar et réparation du mur de l’hangar : 15 journées à 3,50 l’une : 52,50 et pour la réparation du clocher 20,00 », soit au total 72, 50 francs, somme dont s’acquitte l’abbé Louis Bourdeix, curé de Sauviat de 1869 à 1889. La seconde facture stipule : « Doit Mr le curé à Liraud, forgeron, 1885, sept. Le 16, fourni pour réparation du clocher 12 livres et 100 grammes de ferrements, la somme de 6,10, fourni la girouette 1,00 ; le 21, placé deux grilles à deux croisées du clocher 6,00 ; fourni une tringle à lampe 0,75 ». La facture est réglée le 22 septembre. Il n’est fait aucune mention de la clochette, peut-être offerte gracieusement par le forgeron Liraud.
Extrait du « Bulletin de la société archéologique et historique du Limousin, Tome CXXIV, 1996 »
La mairie reste à votre disposition pour tous renseignements et demande de documentation au 05.55.75.30.28